Le parcours inspirant de Koffi Wolé Kasségné
Immigrer représente un nouveau départ rempli de possibilités, mais aussi de défis et d’incertitudes. Originaire du Togo, en Afrique, Koffi Wolé Kasségné a choisi de s’installer à Québec en raison de la langue et des occasions d’emplois. Six mois après son arrivée, il nous explique son parcours inspirant semé de persévérance, d'ouverture et de patience.
Le choix du Québec comme terre d’accueil ne s’est pas fait au hasard. « Comparé à d’autres pays, où tu es laissé à toi-même, le système québécois est ouvert, accueillant et il y a plusieurs organismes et ressources pour nous aider, souligne Koffi. On est moins craintif d’immigrer dans un pays où on se sent accueilli et soutenu. Même le racisme, on sait que ça existe, mais ici, il est moins ouvert, on se sent protégé en tant que minorité visible. Il y a aussi plusieurs opportunités d’apprentissage. Au Québec, tu peux devenir ce que tu veux, si tu es prêt à travailler. »
Et Koffi était plus que prêt. Il pose ses valises à Québec en juin 2024 et cogne à plusieurs portes de magasins et d’entreprises locales pour dénicher un emploi. Sans succès.
« Je ne trouvais rien. J’ai commencé à regretter mon arrivée et j’ai voulu repartir », avoue-t-il. Cependant, grâce au soutien de sa famille et à sa patience, il persévère. « Ma famille me disait que les débuts sont toujours difficiles. Les gens ne me connaissent pas, ils n’ont pas confiance en moi. Je me suis dit qu’il y avait peut-être du vrai. Les personnes ne savent pas d’où je viens, qui je suis. Je suis un étranger. Donc j’ai été patient et j’ai continué à chercher. »
C’est alors qu’il décide de se tourner vers les services offerts aux nouveaux arrivants, notamment chez Service Canada. « J’ai demandé de l’aide pour améliorer mon CV, mieux chercher de l’emploi, mieux me préparer aux entrevues et aussi demander des aides sociales, car mes ressources financières s’épuisaient. » Service Canada le réfère chez GIT Services-conseils en emploi. Koffi souligne l’importance de cette aide : « La conseillère a été vraiment très ouverte. C’était plus que des documents qu’on m’a remis, c’étaient des réponses à mes questions et un accompagnement réel qui m’a donné du courage. »
C’était plus que des documents qu’on m’a remis, c’étaient des réponses à mes questions et un accompagnement réel qui m’a donné du courage.
Reprendre confiance
Avec les outils et les conseils fournis par GIT, Koffi reprend confiance et continue à postuler. Sa persévérance porte ses fruits : « J'ai finalement eu trois bonnes offres et j'ai pu choisir celle qui correspondait le mieux à mes compétences ».
Il opte pour un poste dans le domaine de l’hygiène et de la salubrité au CHUL, un travail qui lui permet de mettre à profit son expérience tout en continuant d’apprendre.
Son intégration au sein de l’équipe se fait en douceur, avec une semaine d’orientation pour bien comprendre les pratiques de son employeur. Bien que le travail soit différent de ce qu’il faisait au Togo, Koffi apprécie la qualité des pratiques québécoises et continue à apprendre chaque jour.
Les défis culturels et linguistiques
Même si le français est sa langue maternelle, Koffi a dû s’adapter aux particularités du français québécois. « Ce n'est pas toujours évident, mais avec de la patience et une écoute attentive, je m’adapte. » Il évoque également les différences culturelles, notamment le fait que, dans son pays d’origine, saluer un inconnu est la norme. « Ici, certaines personnes répondent chaleureusement, d’autres non. Mais j’ai appris à comprendre ces différences culturelles et à m’adapter. »
Une anecdote qui l’a particulièrement marqué est celle d’une vieille dame qu’il a croisée alors qu’elle était assise seule dans un parc. « Il y avait beaucoup de sièges, mais j’ai choisi de m’asseoir à côté d’elle. Ça l’a étonnée et elle m’a dit : « Mais toi, tu es vraiment un géant, tu es vraiment élancé. » Elle avait le sourire et elle a été très gentille, et on a discuté un peu. Ça m’a fait plaisir. » Ce genre de petites interactions lui rappelle que l’ouverture aux autres est essentielle pour s’intégrer dans une nouvelle culture.
Les conseils de Koffi
En réfléchissant à son propre parcours, Koffi partage deux conseils pour les nouveaux arrivants : la patience et l’ouverture. « Il faut être patient et ouvert à l’autre. Et aussi utiliser les services offerts pour les nouveaux arrivants. Parce que moi, c’est lorsque j’étais face au mur que j’ai utilisé ces services. Mais c’est par ces services-là que j’ai vraiment trouvé la bonne voie pour trouver un emploi. »
Il insiste également sur l’importance de partir du bon pied avec ses employeurs. « Il ne faut jamais quitter un emploi dans de mauvaises conditions. Il est important de toujours garder de bonnes relations avec ses anciens employeurs. Voilà un peu les conseils que je peux donner. »
Il faut être patient et ouvert à l’autre. Et aussi utiliser les services offerts pour les nouveaux arrivants.
Mieux connaître Koffi
Q : Avez-vous de la famille à Québec?
R : J’ai immigré ici avec ma femme et mon fils de 6 ans. Encore là, les services pour le couple et les enfants sont innombrables et accessibles. Mon fils a eu des défis d’intégration à l’école. On nous a aidés à écouter notre enfant et à l’accompagner dans son intégration. Les enfants, le bien-être du couple et de la famille c’est important ici. La culture québécoise nous pousse à être de meilleurs parents.
Q : Quels sont vos centres d'intérêt en dehors du travail?
R : J’aime bien aller à la piscine, c’est gratuit et sécuritaire. Je joue aussi au basketball. À l’école St-Édouard de mon fils, il y a un parc où il y a plein de gens qui ne se connaissent pas et jouent ensemble. C’est agréable de sociabiliser et de se faire de nouvelles amitiés.
Q : Quel est votre coup de cœur de la Ville de Québec?
R : Ce qui m’impressionne le plus de la Ville de Québec, c’est sa structure, son organisation. On voit qu’il y a eu des penseurs avant nous. Ne serait-ce que le transport en commun, comment c’est facile à utiliser. La circulation aussi parce qu’ici les feux de circulation sont respectés. Chez nous, les gens ne s’arrêtent pas nécessairement à une lumière rouge. Les édifices sont bien conservés, tu peux voir le patrimoine, le vécu des lieux. Comme le CHUL, cela m’impressionne de travailler dans un tel endroit.
Collaboration spéciale : Chantal Martel, conseillère en emploi chez GIT Services-conseils en emploi.
Pour en savoir plus, consultez ces outils
Cette entrevue a été réalisée dans le cadre du projet Immigr’Action, à travers duquel plusieurs organismes offrent des outils et ateliers gratuits pour préparer les employeurs à accueillir et à favoriser l’inclusion des personnes immigrantes.