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Bibliothèque de Québec

Quand le bédéiste Tom Gauld rencontre Québec

Temps de lecture : minutes

L’univers pétillant et décalé du bédéiste d’origine écossaise Tom Gauld est en vedette jusqu’au 21 janvier 2026 à la Bibliothèque de Québec.

Illustrateur depuis de nombreuses années pour les publications The Guardian, le New Scientist et The New Yorker, auteur de plusieurs livres, le sympathique Tom Gauld était de passage à Québec en septembre. Nous en avons profité pour lui parler de bande dessinée, aussi appelée le 9e art, et de son affection pour les bibliothèques.

Q. Vous avez animé une heure du conte pour présenter votre album « Le petit robot de bois et la princesse-bûchette ». Trouvez-vous important de partager votre passion du dessin avec les enfants?

Absolument. Ils adorent voir un adulte dessiner devant eux. Parce que, parfois, on pense que les adultes ne dessinent pas. J'ai vraiment apprécié de lire cette histoire aux enfants et voir leur réaction. Ça m'a donné envie de faire un autre livre pour enfants. 

Q. Quel a été votre premier contact avec la BD?

Mes parents adoraient aller à la bibliothèque locale. Dans les années 1980, les bandes dessinées n’étaient pas très populaires en Grande-Bretagne (où Tom Gauld a grandi). Les seuls livres illustrés qui s’y trouvaient étaient les collections de Tintin et d'Astérix. C’est ce que j'ai lu en premier.

Q. Qu’aimiez-vous dans ce genre littéraire?

J'aimais juste dessiner. Quand j'étais enfant, c'était presque une compulsion. Je me détendais en dessinant et je dessinais dans mes livres scolaires. J’aimais beaucoup l'idée d’utiliser les dessins pour raconter des histoires. 

Q. Comment décririez-vous votre art en quelques mots?

Je pense que la chose que les gens apprécient, c’est la simplicité de mes dessins. Je travaille souvent avec de petites figurines à bâton qui n'ont pas beaucoup de détails. J’aime laisser de l’espace à l’imagination des lecteurs. 

Q. Dans votre processus créatif, qu’est-ce qui vient en premier : le texte ou le dessin?

Je pars plutôt d’une idée que j’ai. Ensuite, je prends mon carnet à dessins et je fais le texte et le dessin en même temps. Pour finir, j’utilise un ordinateur pour la coloration parce que je suis un peu daltonien! 

Q. Quel genre de lecteur êtes-vous?

Je lis de tout : romans, bandes dessinées, livres de science-fiction. J'aime essayer toutes sortes de choses. Je viens de commencer un livre russe qui s'appelle Un héros de notre temps, par Mikhaïl Lermontov. Ma fille étudie le russe et elle me l’a donné. 

Q. Vous avez beaucoup de science-fiction dans votre travail.

Je pense qu'il y a une partie de moi qui aime toujours dessiner les choses que je dessinais quand j'avais 12 ans, comme les soldats et les robots. Mais je ne peux pas écrire des histoires de ce genre. J'aime écrire des histoires plus réalistes et humoristiques.

Q. Vous avez écrit le livre « La revanche des bibliothécaires ». Quelle place occupent les bibliothèques dans votre vie?

Je pense que c'est tellement important pour notre culture d'avoir un libre accès aux livres. Et ce lieu où nous sommes (bibliothèque Gabrielle-Roy), avec l'art, les plantes, la cuisine, c'est incroyable! Ce qui est bien avec les bibliothèques, c’est que tu peux expérimenter toutes sortes de livres. Quand j’étais jeune, on habitait à la campagne et, chaque dimanche soir, on faisait la route en famille pour aller à la bibliothèque. C’était comme un voyage. C'était toujours très excitant de voir ce qu’il y avait de nouveau et de choisir mes livres. 

Je pense que c'est tellement important pour notre culture d'avoir un libre accès aux livres.
Q. Dans vos bandes dessinées, vous critiquez la société toujours sur un ton humoristique et vous vous tenez loin de la politique. Est-ce voulu?

Oui. Je préfère critiquer la société de façon gentille. Dans mon travail, je fais surtout des bandes dessinées sur mon amour pour les livres et la science. Donc, si je critique, je critique de la manière dont tu critiques tes amis : avec amour. J’ai des amis bédéistes qui aiment critiquer, discuter, prendre une position et se battre pour ça. Mais je suis trop peureux pour faire ça! 

Q. Parlez-nous de votre nouveau livre, « La physique pour les chats », publié aux Éditions Alto.

C'est une collection de bandes dessinées que je fais chaque semaine pour le New Scientist. Elles sont toutes sur la science. Je n'ai pas d'éducation scientifique, j'ai arrêté de l'étudier quand j'étais à l'école, mais ça m’a toujours amusé. Il y a beaucoup plus de science que de chats dans ce livre, mais ça me semblait un titre drôle. Je dis quand même aux gens : « N’achète pas ce livre si tu aimes les chats et que tu détestes la science! »

L’exposition Tom à Québec est présentée jusqu’au 21 janvier 2026 dans les bibliothèques Gabrielle-Roy, Monique-Corriveau et Paul-Aimé Paiement. L’entrée est gratuite.


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